L’art de bâtir les extrêmes
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Entrevue* avec Stéphane Périgny, directeur de projets et Roberto Bianchini, chef des opérations, Sidcan inc.
*Entrevue réalisée à la fin novembre 2024 – Le statut des projets peut avoir changé au moment de publier cet article.
« On a plusieurs projets d’envergure en cours chez Sidcan, mais quand on me demande sur quoi on travaille en ce moment, la première chose que je nomme, c’est toujours les deux bâtiments de Mission Unitaînés (MU). Ça me rend fier de contribuer au succès de ce projet », lance Roberto Bianchini, chef des opérations chez Sidcan.
L’entrepreneur général Sidcan est ainsi responsable de la construction de deux projets MU : celui de Longueuil et celui de Montréal. Bien que les bâtisses soient construites sur le même « modèle », les deux projets font face à des défis aux antipodes.
« Le plus grand défi avec le projet MU, c’est qu’on a les deux extrêmes ! Par exemple, on a lancé le projet de Montréal en juillet 2024 et celui de Longueuil en septembre 2024 (deux mois plus tard). Et bien à Longueuil, on a coulé le 5e étage fin novembre 2024. Et à Montréal, nous sommes encore dans les travaux de fondations ! », explique M. Bianchini.
Des membres de l'équipe de SIDCAN sur le chantier du projet de Longueuil.
(De gauche à droite) Stéphane Périgny, directeur de projets (pour les deux projets); Lana Sabbagha chargé de projet (pour les 2 projets); et Diego Laplante surintendant pour le chantier de Longueuil.
Le projet de Montréal : un terrain rempli de péripéties
« Notre grand défi, c’est Montréal », lance un sourire dans la voix Stéphane Périgny, directeur de projets de la firme.
La plus grande surprise a été la qualité du sol qui a demandé de monter des fondations sur pieux, ce qui prolonge considérablement les travaux. « Lorsqu’on doit mettre des pieux, c’est beaucoup plus de temps à prévoir dans l’échéancier », ajoute M. Périgny.
De plus, le terrain a une petite superficie qui permet tout juste d’y construire le bâtiment. Il prend à lui seule 85 à 90 % de la totalité du terrain, en plus d’être près d’artères principales et dont l’espace celui-ci n’est qu’à 10 pieds du trottoir.
« Logistiquement, ça amène des défis supplémentaires pour la livraison et l'entreposage des matériaux, pour le montage de la grue, et pour la sécurité des voies. De plus, on doit relocaliser le réseau électrique d’Hydro-Québec puisque la ligne électrique passait sur le terrain. », continue le gestionnaire de projets.
Bien que cette situation complexifie l’échéancier serré, rien n’est hors norme selon les experts et ils sont prêts à retrousser leurs manches pour atteindre l’objectif : « Concrètement, à partir du moment où les pieux seront terminés, nous allons être en mode solution pour trouver des façons de faire pour accélérer la construction et respecter l’échéancier. Toute notre équipe et nos fournisseurs sont sensibles à cette situation », assure M. Périgny.
Le projet de Longueuil : de l’espace pour développer
« Longueuil, c’est l’autre extrême, nous bâtissons en plein milieu d’un grand terrain vert ! » soulève Stéphane Périgny.
Effectivement, l’espace sélectionné par la Ville de Longueuil est un grand terrain vert où il n’y a même pas l’ombre d’une rue encore. La Ville fera construire une nouvelle rue avant la fin des travaux pour accéder au bâtiment.
« On a de l’espace suffisamment pour travailler, pas de pieux à poser, seulement un raccordement temporaire aux égouts et un projet de branchement en cours avec Hydro-Québec, mais rien pour ralentir la construction. Le projet se déroule bien pour le moment et nous sommes toujours aligné avec l'échéancier initial », lance M. Périgny.
Voir les défis comme une opportunité d’efficacité
Pour M. Bianchini et M. Périgny, avoir deux projets en simultané est une opportunité incroyable d’être plus efficaces dans les défis présentés.
« Chaque projet en construction et un prototype, mais celui de MU, on le construit deux fois ! On a la même équipe pour les deux. Tout ce qu’on apprend en étant plus avancé à Longueuil, on va pouvoir ajuster le tout pour être plus rapide à Montréal. », affirme le chef des opérations.
Un effort collectif qui mobilise
L’entrepreneur général Sidcan a déposé une soumission pour les deux projets avant même de connaître les terrains, pratique assez peu courante dans le domaine, mais qui prenait tout son sens pour s’inscrire dans la mission de MU.
« On a compris rapidement que les clients (MU) devaient tout confirmer dès le départ. C’est n’est pas un cheminement habituel. Tout a été fait dans un temps record. On s’est adapté, on a pris les plans, les budgets, les quantités, les soumissions de nos sous-traitants et ce, sans connaître les terrains. Éventuellement, on a été rassuré qu’il allait y avoir des ajustements pour des contraintes spécifiques pour chaque terrain. On a compris le fort lien de confiance entre tout le monde dans le projet, alors on n’a pas hésité à embarquer. », raconte M. Bianchini qui a plus de 40 ans d’expertise dans le domaine.
D’un point de vue de leurs équipes et de leurs sous-traitants, la mobilisation est très marquée. « On fait avancer nos projets, on dit à nos fournisseurs : amenez votre monde chez nous, c’est important ce qu’on fait. On sent une grande implication et que les gens sont contents d’y participer », ajoute Roberto.
Construire des projets fondés sur des valeurs communes
L’entreprise Sidcan compte plus de 1 500 portes à son actif dans les dernières années, dont les trois quarts des projets réalisés sont pour des logements abordables et sociaux, notamment pour des groupes communautaires, des OBNL et des entreprises à mission sociale.
« Les projets multirésidentiels ça fait partie de notre expertise depuis nos débuts.C’est vraiment dans notre ADN. », termine M. Périgny.